mercredi 26 août 2015

Arrivée à la maison!

Nous traversons le Rhin et retrouvons francs suisses, Migros et Rivella. Comme ça, en quelques secondes et en à peine quelques coups de pédale. C'est brusque et on se sent tout bizarres... Ce sont des petites choses qui nous font comprendre qu'on est chez soi: une enseigne de supermarché, une couleur dans les panneaux indicatifs, une voix dans les hauts parleurs de gare, un style dans les poteaux du bord de la route. Toutes ces choses que l'on rencontre à peu près partout, mais qui en Suisse nous parlent différemment, car on les reconnaît. Ce n'est plus l'inconnu qui nous côtoie, mais bien des repères encrés en nous que le voyage nous a révélés.
A Buchs, première retrouvaille d'une longue série avec une amie de Delphine et son mari. Une petite fille d'une année les accompagne et nous prenons alors conscience que pas mal d'événements se sont passés durant les deux dernières années.

Premier bivouac en Suisse, tout près du Rhin

Nous roulons d'abord dans le Canton de Saint-Gall et découvrons la beauté du Walensee. Et puis vient Glaris et le joli col du Klausen. Nous nous étonnons presque de notre état d'esprit qui est serein et réjoui. Nous sommes si proches de la maison, mais nous sommes heureux de pédaler à travers ces paysages encore un peu dépaysants. Le voyage n'est pas fini!

Comment ça "descendez du vélo"??? On va plutôt se délecter de cette forte descente

Nos affaires étalées, comme à chaque bivouac depuis deux ans...

Dans la montée du Klausenpass

A Altdorf, nous retrouvons Guillaume, un ami qui va rouler avec nous jusque là où on parle à nouveau français...  Notre tente à trois est enfin utilisée à sa pleine capacité et nous passons des soirées parfaites à cuisiner, discuter et jouer. Nous pensions prendre un rythme bien tranquille tous les trois, mais c'était sans compter sur le matelas de Guillaume (pourtant neuf!), qui dès la première nuit s'est dégonflé. Nous voilà donc à plier nos affaires alors qu'il n'est pas encore 6h du matin...

Longue montée jusqu'à Andermatt où nous apprenons avec bonheur que le col de la Furka est ouvert depuis quelques heures seulement! Histoire de prolonger le plaisir (et de nous reposer...), on campe un peu avant Realp pour échafauder une tactique de montée... et manger une bonne fondue! Le col de la Furka est autant raide que grandiose, autant long que magique. Après un effort intense, nous arrivons en haut, fiers, entourés par des murs de neige impressionnants. La descente le long du Rhône naissant est éblouissante avec le massif du Weisshorn en toile de fond et avec les vibrations de la vitesse. Quelques kilomètres plus loin, une nouvelle sensation se dévoile. Celle de reconnaître un lieu, une odeur, un sommet.

Petite pause "Catane", jeu que l'on retrouve avec plaisir

Préparation optimale avant de gravir le col de la Furka...

ça y est, nous voilà à la frontière valaisanne

A la recherche d'un coin où planter notre tente à la sortie de Brig, nous croisons la route de Daniel, un cyclo français plutôt atypique. Nous décidons assez vite de monter un campement ensemble, entre le Rhône et la petite piste cyclable. Soirée bien sympa à boire du "pinard", à donner quelques conseils sur la Route de la Soie que Daniel s'apprête à arpenter et à rigoler un peu de la France, "le pays le plus dangereux du Monde" selon notre nouvel ami!

Rencontre avec Daniel qui s'en va vers l'est.

En ressortant du Bois de Finges, nous entrons, pour la première fois depuis presque deux ans, dans une région francophone. On est comme des enfants à lire tout ce qui nous entoure et lorsque l'on surprend une conversation dans la rue, on se dit "Hey, mais j'ai tout compris à ce que tu viens de dire!!!"

A Sion, nous retrouvons plusieurs amis pour un mariage auquel nous sommes heureux de participer. C'est une étrange sensation que de revoir ses amis et d'avoir l'impression que tout est normal, que les deux ans passés loin de la Suisse semblent être une semaine, que les conversation du quotidien dominent. Mais même un peu décalés, nous vivons un mariage superbe.

La dernière semaine sur nos vélos est un tout plein d'émotions et de sentiments très difficilement descriptibles. Nous prenons notre temps, passons une belle soirée chez des amis cyclos à Martigny, grimpons à Bruson où se trouve le chalet de la famille de Delphine, retrouvons Jean-Da, un cyclo suisse croisé en Thaïlande quelques mois plus tôt... Et puis il y a les retrouvailles avec le Léman et les vignes du Lavaux, ce chez nous que nous redécouvrons avec émerveillement. Encore une belle soirée improvisée chez des amis vivant dans une grande ferme près du lac de Bret et puis nous commençons à réaliser que "demain est LE jour".

Dernière grande montée, sur le haut des pistes de Bruson

C'est quand même beau le lac Léman!

La dernière soirée, nous savons depuis déjà un bon moment où nous avons envie de la passer. C'est à Clarmont, chez Luc et Val, un couple d'amis qui a voyagé 3 ans sur leurs vélos et qui ont été une magnifique source d'inspiration, que nous vivons nos derniers échanges de voyage. Ces retrouvailles sont intenses et une forte complicité se dégage des mots que nous partageons.


Retrouvailles avec Luc et Valéryne!!!

La dernière photo du voyage, sur les hauts d'Aubonne...

C’est en traversant Lavigny, au moment où la tour du château d’Aubonne commence à se dévoiler, que l’émotion est devenue trop forte et que les premières larmes se sont mises à couler. Après deux ans sur les routes d’Europe et d’Asie, nous retrouvons les paysages que nous avons toujours connus. Les sentiments, eux, sont pourtant bien nouveaux. Comment expliquer que l’on ait l’impression de redécouvrir son propre chez-soi, que l’on puisse être ému en descendant une rue déjà empruntée des centaines de fois ? C’est certainement le contexte qui change tout. Fin d’un voyage, fin d’un rêve et retrouvailles avec ceux que l’on aime. Ça fait beaucoup pour un seul moment.

L'arrivée au cœur d'Aubonne restera comme un moment marquant du voyage. La grande banderole étendue à travers la rue et toutes ces paires d'yeux qui nous regardaient rouler nos derniers mètres seront dans nos mémoires pour toujours. Merci à tous d'être venus nous accueillir et d'avoir rendu notre premier pas dans "l'après" un peu plus agréable,

Et alors? C'est la fin? C'est bien trop difficile de mettre un point final à une telle aventure de vie. Et ça ne serait pas très réaliste. Car ce voyage ne sera jamais véritablement fini, il sera à nos côtés pour toujours. Et toujours nous pourrons repenser avec bonheur à ces deux années de voyage, de découvertes, de rencontres.


Bienvenue en Suisse!

Et les derniers chiffres de ce voyage:

Nombre de jours de voyage: 715
Nombre de jours où on a roulé sur nos vélos (au moins quelques kilomètres...): 353 (Au final, moins de la moitié du voyage!)

Kilomètres parcourus: 18'709
Moyenne journalière (jours roulés): 53km
Plus longue étape: 131km (Turkmenistan oblige...)
Étape la plus courte: 4km
Nombre de jours à plus de 100km: 11 (on aime pas trop rouler longtemps...)

Dénivellation positive: 168'862m
Point le plus haut à vélo: 4700m (En Chine, dans le Sichuan)
Point le plus haut en bus : 5050m (En Chine aussi...)
Nombre de jours avec plus de 1000m de montée: 35 (on aime bien les montagnes...)

Montée la plus raide: 18% dans le col Carnizza juste avant la Slovénie
Descente la plus raide: 19% juste après Saanenmöser, durant les premiers jours en Suisse
Vitesse maximale: 91km/h (Séb) juste avant la frontière chinoise et 77km/h (Delphine) dans un raidillon splendide au nord de l'Iran

Nombre de crevaisons: 5 chacun! Et nous roulons toujours avec nos pneus d'origine!
Nombre de rayons cassés: 0. La classe! Merci à Pierre du magasin cyclocampeur

Nombre de pays traversés: 30
Pays où on est resté le plus longtemps: Turquie avec presque 6 mois
Pays où on est resté le moins longtemps: Liechtenstein avec à peu près 43 minutes...

Nombre de carnets de bord écrits: 8 pour Séb et 11 pour Delphine
Nombre de photos et de vidéos ramenées: 26'312 (Il y a du boulot au niveau du tri!)
Nombre de passages chez le coiffeur: 2 pour Delphine et 19 pour Séb (le coquet!!!)
Nombre de langues dans lesquelles on sait dire "combien ça coûte?": 10 (français, allemand, anglais, italien, espagol, turc, farsi, russe, thaï, lao)
Nombre de personnes venues nous rendre visite durant le voyage: 21

Et tout ce qui ne se compte pas: les fois où on a nettoyé le brûleur, les kilomètres sur des routes non asphaltées, les mosquées où l'on s'est laissé envoûtés, les sourires échangés, tous les petits bonheurs qui ont croisé notre route chaque jour.


Et le tout dernier article paru sur le site du journal de Morges:
http://www.journaldemorges.ch/node/7459

mardi 28 juillet 2015

Découverte du nord de l'Europe

C´est avec une certaine excitation que nous enfourchons nos Papillons à nouveau après 3 mois de vadrouille sac au dos. Quel plaisir de se sentir à nouveau libre comme l'air.


Nous réalisons rapidement que les petites routes de la carte ne sont pas vraiment goudronnées mais les pneus ont en déjà vu d'autres et ont l'air de tenir encore le coup pour ces derniers kilomètres ! Les paysages traversés sont plutôt plats et variés, entre champs verts ou jaunes ou superbes forêts inondées. 




Parfois un petit lac apparait est promet un bel endroit pour planter la tente et se débarbouiller. On redécouvre les joies du camping sauvage, le simple bonheur des bonnes cornettes au fromage. Lors de notre première nuit sous tente on dort près de 12h, il faut croire que notre corps a vraiment besoin de se remettre à ce rythme.



A plusieurs reprises, on se retrouve nez à nez avec des chevreuils ou des lièvres. Et quand ce n'est pas à hauteur d'yeux qu'on aperçoit des animaux, il suffit de lever la tête ou d'ouvrir les oreilles. Les nids de cigogne sont nombreux et leurs habitantes également. On les voit et surtout, on les entend craqueter. 



Entre la paisible ville de Riga et la frontière lettone, on s'arrête dans un palais du 17ème siècle d'un duc russe et de style rococo. En cette journée du 1er mai, c'est la sortie pour un grand nombre de famille dont le style contraste "un tout petit peu" du nôtre... On s'imagine déjà trouver une telle maison en Suisse avec salle de bal et grand jardin.



Dans toute cette douceur du retour en Europe, il y a aussi des jours moins évidents quand le vent s'en mêle, accompagné de la pluie, notre monture se transforme en chenille plutôt qu'en Papillon léger. Les palles des moulins n'étant pas de notre côté, nous nous disons que ce n'est pas juste un manque de chance, mais que le vent doit être constamment contre. 

On en profite pour jeter un coup d'œil à la curiosité du coin, la Colline des Croix, plutôt insolite.  Plus de 150'000 croix de toutes tailles, de tous styles et maintenant de toutes nationalités s'amoncellent sur une petite colline. Cela a commencé au 14ème siècle en signe de la résistance pacifique des Lituaniens catholique face aux menaces qui pesaient sur eux, puis durant l'occupation soviétique. Les Lituaniens sont attachés à leur identité, leur religion et leurs racines et ils ont continué à planter des croix là malgré que les Soviétiques ont rasé à plusieurs reprises les croix du site.



Grâce au réseau warmshowers, on a la chance d'être accueilli  chez les parents de Tadas dans la campagne lettone. Même s’il n'est pas toujours présent, sa Maman est ravie d’accueillir des cyclistes depuis que son fils lui a raconté son voyage à vélo. Elle peut ainsi échanger et apprendre des nouveaux mots d'anglais. Elle et son mari ont décidé de devenir fermiers après la séparation du pays avec l'Union Soviétique. Ils ont une centaine de vaches, vendent leur lait et nous font goûter du fromage frais pour notre plus grand bonheur. Nous sommes bien impressionnés par ce changement de vie radicale pour ce couple. 



Arrivés à Varsovie, on est logé chez Joana, Saulius et Igor leur fils de 4 mois.
Sébastien a mal aux genoux depuis qu’on a remonté nos vélos à Riga. Il aimerait profiter de cet arrêt en capitale polonaise pour modifier la hauteur de sa selle. Avec notre hôte, ils essaient de la déplacer mais rien n’y fait, elle ne veut pas céder d’un millimètre et à force de tirer dessus, le tube finit par se briser… Il n’est pas évident de trouver un magasin de vélo qui accepte de toucher à ça, c'est moins évident que ce qu’il n’y parait. Un mécano s’y mettra au tournevis et au marteau tel un sculpteur pour casser une partie du tube de selle et en emboiter un neuf. Ouf, on se demandait presque s’il fallait finir le voyage en danseuse ou à pied !






Une semaine en République Tchèque et la visite de la belle Prague avant d’arriver en Bavière. Nous sommes contents de retrouver une langue connue. Beaucoup de frontières ont été traversées ces derniers mois et à part bonjour et merci en langue locale, nous ne pouvions guère plus avoir de conversation en restant si peu de temps. Avec l’allemand, on peut facilement échanger quelques mots en bord de route avec pêcheurs, randonneurs ou cyclistes.


Pont Charles, Prague


Un petit passage par-dessus le Danube et nous suivons l’Isar en direction de Münich. On passe devant la maison où Séb a passé son année d’Erasmus. Un jeune gars sort sur la terrasse et nous pose quelques questions. Il nous invite pour un café qu’on accepte volontiers. Au cours de la discussion, on se rend compte que lui aussi aimerait partir pour un long voyage à vélo ! Il en a un tout neuf, équipé très similaire aux nôtres et n’attend plus que le départ ! Quelle jolie coïncidence. Pour nous, le voyage se termine bientôt et pour d’autres, c’est bientôt le début.


Un des plaisirs de l'Allemagne

A la sortie de Münich, un jeune homme rentre de son bureau à vélo et se met en parallèle de nous sur la voie cycliste, le temps de discuter un moment. Au moment où nos routes se séparent, il nous propose de venir souper à la maison. Lui-même a pris la route en voiture deux ans auparavant en direction de l’Iran. Nous avons de quoi échanger et partager nos souvenirs de ce merveilleux pays. Le souper se prolongera en nuit, sur nos matelas dans son studio. Cette rencontre et invitation spontanée ici nous touche particulièrement.


Le vélo muli-usages

Nous traversons la Bavière le long de pistes cyclables arpentées par de nombreux cyclistes. Familles, solo, couple, vélos plus ou moins récents, électriques de plus en plus, on trouve de tout. De là, c’est aussi les premières vues sur les Alpes, ce qui me provoque quelques petites crises d’exclamations je l’avoue.
Première vue sur les Alpes, en Bavière

Nous atteignons les hauteurs du lac de Constance avec une vue plongeante sur la Suisse, quittée il y a maintenant deux ans. Quelle émotion de se dire que dans quelques heures, nous serons à nouveau en terre helvétique. Il y a quelques mois, lorsque nous avons décidé qu’il était temps de prendre la route du retour, nous nous sentions prêts. Maintenant que la Suisse est à portée de roue, on se demande si on l’est vraiment…
Nous arrivons à Lindau où nous retrouvons des amis avec qui nous avons un grand plaisir à partager quelques heures. Revoir les proches, en voilà un bon élément pour la motivation du retour.



Encore besoin d’un peu d’exotisme. Nous décidons donc de ne pas passer la frontière directement depuis l'Allemagne mais de traverser quelques heures par l'Autriche où nous trouvons un magasin turc…, puis moins d’une heure par le Liechtenstein, avant le passage du Rhin nous ramenant presque chez nous. 
Nous sommes de retour en Suisse!


Passage symbolique de la frontière. Un simple panneau peut éveiller pas mal d'émotion...


mercredi 29 avril 2015

En route vers l'ouest

Cette fois nous y sommes! Apres une lente dérivation vers l'est, il est temps, non pas de revenir en arrière, mais de continuer la boucle en repartant vers l'ouest. A la gare de Beijing, nous sommes accompagnés par Anna et Lukas, qui eux aussi sont sur le retour. L'émotion est palpable dans la gare peuplée de la capitale chinoise au moment où les "portes s'ouvrent" pour laisser les voyageurs monter dans le Transmongolien!

Prets pour le depart vers l'ouest!

Pour cette première partie du trajet, nous voyageons en 2ème classe, dans un compartiment à 4 couchettes. Le wagon est assez vieux, avec une jolie moquette, et il nous embarque directement dans les légendes liées à ce train. En cette saison, il y a très peu de voyageurs et les employés chinois ont donc tout le temps pour se cuisiner des petits plats qui sont bien au-dessus de nos nouilles instantanées et de notre petit brie en conserve...
Première nuit et premier passage de frontière. Nous entrons en Mongolie. C'est un sentiment étrange que de traverser un pays sans s'y arrêter. Mais les paysages qui défilent à travers notre fenêtre sont unanimes: il faudra revenir un jour.

De quoi nous occuper...
Chauffage du wagon, a l'ancienne
Petite biere dans le tres beau wagon restaurant mongol

Deuxième nuit et deuxième passage de frontière. Les douaniers russes ne font pas les choses à moitié mais ne trouvent rien à redire à notre visa si difficilement acquis. Nous voilà dans le plus grand pays du monde! Dans cette Sibérie qui sort doucement de l'hiver, nous apercevons au matin l'étendue immense et gelée du lac Baikal. Le train avance tout tranquillement, nous laissant le temps d'observer les reliefs de la glace et de prendre conscience que nous sommes bien loin de tout.
Apres une cinquantaine d'heures de train, nous descendons à Irkutsk pour couper notre trajet vers Moscou, mais surtout pour voir un tout petit bout de cette Sibérie si sauvage.

Maison  typique de la ville d'Irkutsk
L'ile d'Okhlon, au nord de Irkutsk, est idéale pour sentir un peu de cette profondeur russe, à mille lieues des centres commerciaux de Moscou. Pour y accéder, on utilise le ferry en été et le "bus sur glace" en hiver. Mais au mois d'avril, en période de fonte, c'est seulement avec un petit aéroglisseur que l'ile est reliée au monde. Et encore, il n'est jamais certain qu'une liaison quotidienne soit assurée...
Dans le village principal de l'ile, nous trouvons un hôtel en bois tenu par Nathalia. Nous y restons trois nuits, seuls. Chaque soir, la cuisinière nous prépare de l'omoul (poisson indigène du Baikal) avec une recette différente qui nous régale. La journée, nous nous baladons sur les prairies sèches et sur l'eau gelée avec l'impression d'avoir l'ile rien que pour nous! Et si le petit vent glacial se met à souffler, nous allons boire des thés chauds dans la petite salle à manger de l'hôtel, toujours aussi seuls...

Le petit aeroglisseur qui permet de voguer sur l'eau et de glisser sur la glace
Balade sauvage sur l'ile
Coucher de soleil depuis l'ile d'Okhlon

Après quelques doutes, nous pouvons finalement emprunter l'aéroglisseur pour retourner à Irkutsk. Nous y faisons les courses dans un supermarché où nous retrouvons une certaine européanité dans les produits. Cela faisait très longtemps... Tard le soir, nous embarquons dans le train à destination de Moscou et prenons nos quartiers dans notre 4m2 qui sera notre maison pour les 80 prochaines heures! Cette fois, nous n'avons pas de compartiment à 4, mais sommes dans le wagon 3ème classe où 54 lits sont entreposés de manière ingénieuse. Il en résulte un poil moins de confort, mais beaucoup plus de convivialité!
Il y a Serguei qui nous offre un premier whisky dès notre réveil! Et pour l'accompagner, voici de la bière, des chips et ... un peu de vodka! "Heureusement", il quitte le train le premier soir, en essayant de nous embarquer chez lui pour nous montrer son bania, le sauna des Russes. Il y a aussi Igor, un jeune de 19 ans qui rentre chez lui après avoir passe une année dans l'Armée rouge. Il est souvent dans les parages pour jouers aux cartes avec nous, dans une variante russe qu'il vient de nous apprendre. Il y a un deuxième Igor, avec un visage très long qui fait presque peur... jusqu'à ce qu'il se mette à sourire. Avec lui, je n'ai aucune chance aux échecs... Il y a encore Natasha et Svetla, deux copines qui s'en vont en vacances en Crimée et qui sont toujours de bonne humeur. Et puis il y a Youri, un Géorgien aux dents dorées qui passe presque tout son temps à regarder par la fenêtre.
Dans cette belle ambiance, nous utilisons les geste et notre petit dictionnaire de russe pour communiquer. Et pour les toasts, chacun le fait dans son propre langage!

Les heures défilent, sans d'ailleurs savoir quelle est la véritable heure (nous traversons 5 fuseaux horaires), sans savoir non plus si le train est encore en Asie ou déjà en Europe. C'est un voyage hors du temps, rythmé par les milliers de bouleaux, les quelques arrêts en gare et la certitude que nous nous dirigeons lentement vers l'ouest.


Anna et nos nouvelles copine russe en plein essayage de beret!

Un sourire de la cheffe de wagon!!! Peut-etre grace aux chaussons blancs trop styles...

Un peu de lecture...

... et quelques partie d'echecs!
A 5 heures du matin, le 4ème jour, nous arrivons exactement à l'heure à Moscou. Lorsque nous sortons du métro et faisons face au Kremlin, une certaine émotion nous envahit. Nous n'attendons pas longtemps avant d'aller découvrir la Place Rouge et sa fameuse cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux. L'endroit est grandiose, historique et nous sommes conquis. 
Nous n'avons que peu de temps dans la capitale russe et nous prenons un rythme japonais. Et encore des Japonais qui viennent de passer quatre jours assis dans un train! Balade dans le coeur historique de la ville, visite du musée Pushkine et de sa collection impressionniste et même un opéra le soir! Avant de retourner sur la Place Rouge pour l'admirer de nuit.
Le lendemain, nous faisons une visite de la ville à pied avec une jeune Russe comme guide. En introduction, elle nous dit: " Visitez la Russie avant que la Russie ne vienne vous rendre visite!" Vous voilà prévenus!

Cathedrale Saint-Basile

Un peu de culture le jour

Et un peu d'opera le soir!

Kremlin et Cathedrale Saint-Basile magnifiquement eclaires.

Notre séjour trop court à Moscou nous donne l'envie d'y revenir, car la plus grande ville d'Europe offre beaucoup de facettes intéressantes et particulièrement belles. 
Encore une nuit dans un train et nous entrons dans l'Union Européenne, par la porte lettone. A Riga, nous quittons Anna et Lukas avec qui notre retour vers l'ouest s'est superbement passé. Eux continuent vers Berlin où les attendent leurs vélos. Les nôtres sont juste là, dans l'appartement de Liene, Vitaljis et Stanislas qui nous ont tellement aidés pour réceptionner les gros paquets! Un immense merci à ces warmshowers qui ont permis de rendre notre voyage en Transsiberien plus agréable.

En ce moment, les vélos ont été remontés, les sacoches sont prêtes à remplacer le sac à dos et la carte des pays baltes est depliée sur le sol. Demain, nous reprenons notre envol avec nos Papillons!

P.S. Quelques nouvelles photos sont disponibles sur l'album du blog